Classes de Mesdames Carado et Giret - Ecole Edmond Blanguernon -

Kerjouanno le 14 décembre

Le ciel, le paysage, les reflets ont ce matin repris des couleurs. Des couleurs chaudes alors qu’il fait froid. Ce n’est pas encore les gelées qui blanchissent tout mais l’humidité rend le froid aussi rampant qu’un perfide reptile à la langue fourchue, aux pupilles en lame de couteau, aux écailles glacées. Comme quoi, il n’est pas interdit de penser que les serpents peuvent évoquer le froid alors qu’ils piaffent de joie lorsqu’ils se prélassent sous pléthore soleils de plomb.
Ce matin, les moussaillons « endurent » leur dernière matinée de classe. L’heure est grave. C’est la dernière journée à Kerjouanno. Certains se sont enchaînés à leur table de labeur pour être sûrs de rester. D’autres ont brûlé leur valise. D’autres encore complotent pour faire une fugue. Quelques-uns ont même accumulé bazar hétéroclite pour monter des barricades dans leur chambre. Et puis nous en avons entendu qui téléphonaient à l’entreprise de transport pour annuler le car demain en racontant que des congères de glace de trois mètres de haut, cinq de large et dix de long bloquaient les routes. Ils sont très inventifs ces moussaillons. Vous pouvez être fiers. Et le pire ? La plupart ont armé leur doudou pour faire de la résistance ! Dans ces conditions ça ne va pas être très simple cet après-midi pour faire les inventaires ! Déjà qu’en temps normal les animateurs s’arrachent les cheveux durant cette noble activité… mais alors là ! Nous « dubitons » à tour de bras.
Nous avons donc entamé des négociations avec les moussaillons. Les salons de l’ambassade sont à bloc. Nous avons informé les pirates que leur geste pouvait avoir des répercussions terrifiantes sur leur ascendance (oui, il faut employer des mots nouveaux, frappant, quand on négocie). Que des mères, des pères pouvaient se tordre de douleur sous le coup de ces décisions « moussaillonnesques ». Et peut-être même rendre l’âme bien qu’on ne sache pas trop à qui vu qu’on ne sait pas trop qui les prête ; voilà un sacré mystère.
Mais après palabres et pour-parler (comme le faisaient valoir les pirates d’antan, ils apprennent bien ces néo-pirates !), les mousses s’inclinent. Et jettent l’éponge. Ils ont quand même envie de vous revoir. Mais vous l’avez échappé belle ! Méfiance à l’avenir chers parents !
C’est donc sur ces terribles évènements heureux que Kerjouanno tourne une nouvelle page de son histoire. La cinquante et unième si l’on considère qu’une page est une année. Le livre n’est pas achevé et il y aura plusieurs tomes. Grâce à vous, nous écrirons une encyclopédie ! Mieux ! L’Iliade !
Nous avons été ravi de recevoir vos moussaillons, nous leur souhaitons bon vent ainsi qu’à vous-mêmes tout en vous remerciant de votre confiance ! Kerjouanno va mettre en carène pour des vacances méritées nous osons le croire. Nos animateurs ont fait une superbe saison, n’oubliez pas s’il vous plait de les remercier chaleureusement, ils le méritent. Joyeuses fêtes !!!

Kenavo !

 

Il y quelques jours, nous vous avions parlé d'un lâcher de poissons... Là haut, près des bâtiments, les charettes avec tous

les animaux dans des seaux. Les enfants font la chaîne. Les poissons sont remis à l'eau et en musique s'il vous plait !

En cherchant bien, vous verrez notre factotum jouer de la cornemeuse !!! La classe non ?

Kerj20

 

Kerj15

Kerjouanno le 12 décembre ,

Ce matin la vie est en noir et blanc. Un beau noir et blanc comme savaient en faire les plus grands photographes du siècle dernier. Certes cela manque un peu de contraste, mais tout de même. L’Océan et le Ciel ont approximativement la même couleur, ainsi il faut s’assoir cinq minutes dans les dunes pour discerner l’horizon ce qui a pour avantage de balancer le stress aux oubliettes. Les Bretons sont adeptes.
Ceux qui ne sont pas touchés du tout par le stress ce sont bien les moussaillons. Mais alors pas du tout. Pour eux la vie est rose alors le noir et blanc de ce matin est relégué au placard. Cet après-midi, ils se rendent à Vannes, notre capitale à nous du Morbihan, Gwened en Breton ce qui veut approximativement dire « La Blanche ». Et La Blanche, sur ces remparts, arbore fièrement le Gwenn Ha Du, ce qui veut dire blanc et noir en breton. Décidemment le noir est blanc est de rigueur en ces quelques lignes. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Drapeau_de_la_Bretagne).
Les moussaillons vont donc visiter cette belle ville qui a su garder ses remparts, ses maisons à pans de bois, déambuler dans les rues étroites et tortueuses de la vieille ville, longer les hauts murs de la cathédrale, et voir d’un peu plus près les vieux lavoirs… Demain, les bâbordais seront à Port –Navalo, un port naturel niché dans une anse dominée par un magnifique phare. Les tribordais quant à eux étudieront le cycle de l’eau et feront un lâcher de poissons. Un lâcher de poissons ? Et bien oui, les animaux de nos aquariums vont retrouver leur liberté et rejoindre l’Océan. C’est que Kerjouanno s’apprête à fermer ses portes, les pauvres bestioles n’auraient plus personne pour s’occuper d’eux ! Tous les moussaillons vous embrassent bien fort ! Ar wech’all !Kerj11

Kerj10

Kerjouanno le 10 décembre,

Tôt, à l’aube, des lambeaux de brumes attendaient patiemment le soleil matinal. Ils rampaient silencieusement dans les champs, au-dessus des étangs, glissaient précautionneusement sur l’Océan, s’accrochaient aux basses branches des arbres. On aurait pu s’en faire des écharpes s’ils n’étaient pas si évaporables, éphémères et tant fragiles, si bien qu’une fois le soleil réveillé, étiré, bâillements remisés ils se sont volatilisés aussi silencieusement qu’ils étaient apparus. Que la planète est belle.
Mais les moussaillons n’ont rien vu occupés qu’ils étaient à atomiser le pain bio, la confiture, les corn flakes bio, le chocolat. Ça mange le matin, ça dévore, les moussaillons anéantissent la nourriture.
Samedi soir, le hameau si calme de Kerjouanno a vu sa tranquillité quelque peu bousculée. La boum ! Spots, décibels, tubes à la mode, chants des moussaillons. Tout le monde virevoltait à tout va, pirates sur leur trente et un jusqu’au bout de la nuit vers 21h00. La Terre a tremblé. Les moussaillons sont partis se couchés comme des somnambules et, la tête à peine posée sur l’oreiller, celle-ci s’est littéralement fossilisée dans l’oreiller, nuit tout schuss jusqu’au lendemain matin où les paupières ne se sont décollées que grâce à l’action d’un treuil de grue. Le dimanche a passé vite, il a fait beau, doux,  avec du soleil et des lumières que Turner aurait plus que magnifier.
Les moussaillons vous embrassent bien fort. Ils ne vous oublient pas. Mais quand même ! qu’est-ce qu’ils sont occupés !! Ar wech’all !

Kerj7

kerj6

Kerjouanno le 7 décembre,

Bonjour !
La boucaille règne en maître. Elle s’est faite un allié du vent qui la fait vivre plus intensément. Elle vole, survole, s’insinue, se coule, contourne, tourbillonne, virevolte ; sortez dehors, vous n’y échapperez pas. Rien n’est étanche, tout est poreux. Mais si vous sortez déguisés en fougère de Boston ou en orchidée, alors ce sera un grand bonheur !
Les moussaillons n’en n’ont cure de ce temps. Ils continuent de tracer leur route, étrave bien plantée dans l’écume. Hier les tribordais sautèrent à pieds joints dans leurs bottes et, leur bonnet enfoncé jusqu’aux oreilles, s’en allèrent à la côte, fièrement, pour se courber sur l’estran et tenter de capturer animaux marins et un peu de flore, (pour la flore, c’est nettement plus facile, le crabe, lui, résiste). Les bâbordais quant à eux bénéficièrent d’un magistral cours d’observation devant nos fabuleux aquariums dans notre laboratoire de biologie marine : le « Nautilus ». Observer, relever, comparer, énumérer, distinguer, expliquer, qui dit mieux ?
Demain les deux équipages se rendront au château de Suscinio pour une visite de la résidence secondaire des Ducs de Bretagne. Déjà au XIIIe siècle des résidences secondaires ? Décidément la Bretagne toujours en pointe ! Les moussaillons plongeront dans l’Histoire et si vous voulez les accompagner suivez le guide : https://suscinio.fr/
Les pirates vous embrassent bien fort mais très vite. Il faut les comprendre, ils n’ont pas que ça à faire. C’est qu’ici, il y a du boulot, grandir et apprendre, alors on ne peut pas être partout !
Ar wech’all !

Kerj4

Kerj3

Kerjouanno le 5 décembre,

Le matin, c’est une météo à faire se pavoiser de bonheur les rhumatologues, humide, humide, humide. L’après-midi à se faire pavoiser de ravissement les jardiniers (exempts de rhumatismes). Les herbes dont on ne connait pas encore l’utilité, il n’y a pas de mauvaises herbes, s’arrachent avec une facilité déconcertante. Bref, il fait beau… quand le soleil se montre, sinon c’est gris… comme Brest.
Attention, les choses sérieuses ont commencé pour les moussaillons. Ce n’est pas parce-que ils sont tout petits qu’ils ne peuvent pas aborder de grands thèmes. Preuves en sont ! Laisse de mer, pollution, observation de la faune, les marais. Rien que ça pour ces deux premières journées. La laisse de mer pour aborder la pollution, vous savez cette bande d’algues que rejette, ou dépose, selon que l’on soit d’humeur revendicative ou poétique, l’Océan à chaque marée. Mais à y regarder de plus près, n’y a-t-il seulement que des algues dans cette laisse de mer ? Bonne question, début de toute recherche scientifique. D’après vous ? Si vous séchez, à leur retour les moussaillons pourront vous affranchir sur le degré de pollution de nos Océans. L’observation s’apprend, s’enseigne, s’approfondit, s’aiguise, s’affute, et ceci à tout âge, il suffit d’y mettre la manière… ou la méthode. C’est ainsi que vos pirates vont vivre leur campagne maritime.
Pour l’heure, ils vous embrassent bien fort, vite fait, bien fait, et foncent sans limitation de vitesse vers leur émancipation ! Ar wech’all !Kerj1

kerj2

Kerj3

Kerjouanno le 3 décembre,

C’est comme si le car avait déchiré lui-même les nuages qui, ce matin et depuis hier, plombaient le ciel breton. Grande éclaircie à l’arrivée des moussaillons à 13h30. Un ciel bleu, des températures douces mais un sol un peu spongieux.
Les matelots se sont littéralement rués hors du car, c’est qu’à cet âge-là, on a du mal à retenir ses jambes de vouloir cavaler sans arrêt. Puis direction le carré des mousses, notre restaurant étoilé comme une voie lactée, les estomacs criaient famine.
Maintenant, les pirates vont aller s’installer dans leur bâtiment respectif. Les élèves de Mme Carado seront à bâbord, les bâbordais et les élèves de Mme Giret à tribord, les tribordais.
En fin d’après-midi, vers 18 heures, les élèves investiront leur classe et le repas du soir est prévu à 19h00. Ce soir, les pirates, malgré l’énervement de l’arrivée, ne vont pas mettre longtemps à sombrer dans un sommeil qui sera peut-être peuplé de tous les mystères que peut offrir l’environnement marin.
Tout ce beau monde a l’air ravi d’avoir embarqué sur le navire Kerjouanno. Les pirates vous embrassent bien fort ! Ar wech’all !