Classe de Madame Daumas - Ecole Ferdinand Buisson -
Kerjouanno le 17 avril 2019,
Bonjour les parents !
Il fait beau, il fait chaud, c’est Kerjouanno qu’il vous faut ! La Bretagne explose dans un feu d’artifice de couleurs, elle sort définitivement de sa chrysalide hivernale et telle une libellule atomique, une comète exaltée. Une impétueuse marée de bonheur délivre sur sa terre, ses mers, ses landes, ses rivières, ses rivages, et forêts un voile majestueux de poudre de magie mystérieuse qui vous inonde de paix, de quiétude, de sérénité. Que c’est beau. Quelle chauvine poésie !
Ces jours ci les moussaillons auront dépensé quelques devises afin d’aider la Bretagne de sortir de son marasme économique. En contrepartie il fait beau, (voir paragraphe plus haut). Ce pays n’est pas ingrat. Ainsi les matelots rentreront avec moult produits made in BZH dont on soupçonne certains issus d’une contrebande orientale et d’autres qui le sont vraiment (BZH) puisque que fabriqués avec du beurre et il n’y a qu’ici qu’on en trouve. Du vrai bien sûr, pas du faux où il n’y a même pas de sel dedans.
Et puis demain, malgré le fort désir des matelots à rester ici et ne pas rentrer en leur foyer en un est (le point cardinal) lointain, froid, glacial et inhospitalier, il faudra bien tout de même refaire les valises en passant par la case inventaire. Ah la case inventaire ! Quelle joie, quel bonheur, quelle merveille ! L’échine courbée, les animateurs, les animatrices vont transpirer à grosses gouttes, mains tremblantes, poitrine oppressée devant l’enjeu de rendre aux parents une valise bien refaite avec du linge propre. Ici, nous sommes attachés à bien faire toutes les choses jusqu’au bout, ou pour le moins du mieux que l’on peut. Ainsi s’achève cette campagne maritime des moussaillons.
Tout l’équipage de Kerjouanno a été ravi d’accueillir vos pirates. Nous leur souhaitons bon vent ainsi qu’à vous-même en vous remerciant de votre confiance. Et que vos vacances si vous en avez soient bonnes !
Kenavo !
PS : Nous avons mis les maîtresses sous perfusion de Turbo Guronsan boosté à la triple caféine… avec des crêpes, sinon ça va.
Kerjouanno le 15 avril.
En avril ne te découvre pas d’un fil. Ou plutôt tu peux te découvrir d’un fil mais ne le perd pas si jamais si tant est qu’il faille le renfiler ce fil. Et tout ça au fil du mois d’avril. Après on verra. Bref ce week-end fut frisquet, il s’améliora en ce dimanche après-midi.
Samedi soir les moussaillons avaient rendez-vous dans notre discothèque très branchée « La criée » où décibels et spots, multicolores, boule à facettes et compagnie les firent se déhancher à tout va. Il y a eu du rap, des tubes à la mode, des chansons que les moussaillons connaissent par cœur, des danses qu’ils connaissent également par cœur. Nous avons même eu des mariages, cœurs en chamade ! Mais vous pouvez toujours nous poser des questions, nous sommes des tombes. Et n’insistez pas sinon c’est tentative de corruption, ça peut coûter cher. Bref, les moussaillons sont allés jusqu’au bout de la nuit, un peu avant 22 heures et sont rentrés à l’aube, vers 22 heures pour repréciser, épuisés, rôtis-bouillis, rincés. Qui plus est ils avaient marché 10 kilomètres le jour même. Pris la mer cap sur l’île aux Moines, trotté jusqu’au bourg en étudiant l’architecture bretonne, revenir à pied d’une petite cale du Golfe vers Kerjouanno. Dimanche soir, tout le monde cloué dans son lit, têtes fossilisées dans les oreillers car dans l’après-midi ce fut grand jeu de dingues où les deux classes se mélangèrent; les mousses cavalèrent partout, dans tous les sens avec des règles compliquées et simples à la fois : il fallait choper l’autre. Il doit y avoir une centrale nucléaire dans chaque moussaillon. Il y a ici deux enseignantes qui rament sévère dans leur classe en ce lundi matin. « Mais qu’est-ce que vous leur avez fait ??? On ne peut rien en tirer ce matin !! » Et nous de répondre en chœur (l’équipe éducative) : « Ben rien ! On ne comprend pas… C’est bizarre quand même !... », « Mais qu’est-ce que vous nous chantez là ? ».Bref, hier les moussaillons n’ont pas eu la force de vous faire des bisous, ils se rattrapent aujourd’hui dans un sursaut d’énergie. Ar wech’all !
Kerjouanno le 12 avril,
Bonjour les parents !
Chez vous nous ne savons pas, mais ici c’est le printemps. Cet après-midi, après les petites fraicheurs du matin, ça chauffe. Les lézards s’étirent et risquent un œil dehors. Il y a pétole molle (pas de vent), les feuilles nouvelles tremblent à peine. Le ciel est bleu, calme, souriant avec son soleil présent du matin au soir. Les moussaillons vont prendre des couleurs.
Cet après-midi bâbordais et tribordais partent à pied à travers chemins à charrette et sentiers pour travailler la lecture de paysage. Deux de nos animateurs-trices sont de vrais artistes. Une classe au moulin de Pen-Castel côté Golfe du Morbihan, l’autre sur la plage du Fogeo côté Océan. Oui, nous avons les deux à portée de jambes. C’est tout près. Oui, chance ! Oui privilégiés ! Oui vos pirates profitent ! Ils vont dessiner, s’exercer à discerner, à percevoir, à distinguer, remarquer observer, examiner, regarder, contempler et qui sait léviter devant tant de beauté capable de mettre paroles en sourdine. Crissement feutrés des crayons sur le papier, glissades muettes des pinceaux sur les feuilles, aquarelles silencieuses des gouaches dociles.
Le week-end se prépare. Brûlant. Et notamment un évènement le samedi soir dont nous reparlerons. Un autre le samedi après-midi. Nous laissons la pression de la curiosité monter en vous comme le mercure dans le thermomètre… Patience, nous revenons lundi ! En attendant les pirates vous font de gros bisous vite fait car ils sont très occupés sous le soleil breton. Ar wech’all !
Kerjouanno le 10 avril,
Bonjour les parents !
Il y a un côté magique en Bretagne. Reste à savoir si cela est dû à Merlin ? Quoiqu’il en soit la région est enchanteresse. Les lumières du matin sont absolument féériques, un peu comme Morgane, elles magnifient et subliment l’Océan, les dunes, les landes, les prairies, les forêts de chênes. La légère brume du matin n’est pas étrangère à cet envoûtement. N’importe qui tomberait sous le charme. L’après-midi, c’est presque l’été.
Les moussaillons ont pris le rythme de croisière et nous avons débuté les activités scientifiques bille en tête. Hier les bâbordais se rendaient en demi-groupe dans notre laboratoire « le Nautilus » pour une séance d’observation du plancton et de la faune marine. Têtes penchées sur nos nombreux aquariums où réside une faune et flore marine importante, la fascination a emporté les mousses. Ensuite yeux rivés à nos microscopes, images de l’infiniment petit projeté sur un grand téléviseur, les moussaillons sont entrés dans le monde de la science environnementale par la grande porte. L’après-midi ce fut pêche à pied, capture de nouveaux animaux qui, respect de la vie oblige, retrouveront leur liberté à la fin du séjour. Les tribordais prendront le relais dans la foulée. Science sans conscience n’étant que ruine de l’âme notre discours s’articule autour de l’impérieuse nécessité de se battre pour préserver cet écosystème dont nos vies dépendent. Il faut prendre conscience de cela !
Les moussaillons vous embrassent bien fort et se sentent ici chez eux. En catimini ils osent dire qu’ils sont mieux ici… qu’ailleurs ! Chut, c’est un secret ! Ar wech’all !
Kerjouanno le 8 avril,
Bonjour les parents
Avec une petite heure de retard dû à un incident technique sans aucune gravité, le car a bien stoppé ses machines à 14h30 devant Kerjouanno. Pour l’occasion, les nuages se sont écartés pour laisser une ensoleillée qui se prolonge, qui se prolonge. Les moussaillons se rués hors du car, les mâchoires en avant, les dents prêtes à mordre dans de la pitance, de la nourriture, des vivres, bref, tout ce qui pouvait se manger. On a frôlé l’émeute, la faim régnait. Et puis bâbordais (les élèves de Mme Daumas) et tribordais (ceux de Mme Eibenberger) sont partis à l’abordage de leur bâtiment (bâbord et tribord) pour s’installer confortablement dans leur quartier. Ensuite, si nous avons le temps ils iront saluer l’Océan. Il sera alors temps de prendre possession de leur classe. En effet, les moussaillons ne sont pas au Club Med’, ils vont suer sang et eau, comme des forçats, des bagnards, des galériens… paraît-il. Quant à cette dernière donnée nous restons dubitatifs.
Ils vous embrassent tous bien fort Ar wech’all !!
Page modifiée le 17/04/2019